« Le commerce avec le Royaume-Uni continue à bien fonctionner, explique Tom Hautekiet, directeur commercial du Port of Antwerp-Bruges. La République d'Irlande a connu une augmentation du trafic de 25,3 % (en 2021 par rapport à 2020). Le commerce avec le Royaume-Uni connaît une hausse de 1,2 % (en 2021 par rapport à 2020). »
Prêts pour une nouvelle ère
En 2021, les volumes d'échanges entre l'Europe continentale et le Royaume-Uni et l'Irlande via la Belgique ont atteint un niveau record. Les ports flamands se révèlent être des plateformes logistiques résilientes. Le développement de l'entreposage, la priorité accordée à la distribution d'énergie verte et l'intégration des autorités portuaires sont autant d'éléments qui élargissent le rôle des ports en tant qu'infrastructure économique clé.
La fin de l'ancien monde
« Au cours des trois premiers mois de l'année, les importations en provenance du Royaume-Uni ont progressé de 6 % rien que dans le North Sea Port. Dans l'ensemble, nous revenons à la normale, même si les petites entreprises continuent de faire face à certains problèmes. Pour elles, les choses sont devenues plus difficiles. Mais la crainte du Brexit sur le plan logistique est passée », estime Daan Schalck, directeur général du North Sea Port.
Certains types d'échanges ont connu une baisse due à la conjoncture économique, plutôt qu'à des problèmes logistiques. « Au Royaume-Uni, les gens hésitent à acheter une nouvelle voiture par exemple, ce qui freine les importations, explique-t-il. Toutefois, le fret non accompagné constitue une tendance croissante, principalement en raison de la pénurie de chauffeurs routiers. Et c'est une bonne nouvelle pour les ports situés près de pôles industriels. La logistique du fret non accompagné prend donc tout son sens. »
De nouvelles perspectives grâce à l'entreposage portuaire
D'autres facteurs, comme les perturbations constantes de la chaîne d'approvisionnement mondiale, modifient le mode de fonctionnement des ports. Les deux hommes constatent que les grandes entreprises abandonnent la livraison juste à temps et préfèrent stocker leurs marchandises plus près de leurs clients, rôle que les ports peuvent remplir à merveille.
« L'importance du développement des installations d'entreposage crée un nouveau débouché pour nous », déclare Hautekiet. « Les gens repensent leurs chaînes d'approvisionnement, ajoute Schalck, et c'est une bonne chose pour nous. Ils attendent maintenant des ports européens qu'ils soient également des centres de distribution.
Production et distribution d'énergie verte : un nouveau modèle portuaire
Le rôle des ports évolue également dans d'autres domaines : tout ne tourne plus uniquement autour du tonnage des cargaisons et de la chaîne d'approvisionnement. On peut également y assurer le stockage et le transport de l'énergie. « L'ancien modèle portuaire englobait les chemins de fer, les autoroutes, la mer et les canaux, explique Schalck. Mais aujourd'hui, nous pensons à ajouter des pipelines pour l'hydrogène, le gaz naturel et l'électricité. À l'heure actuelle, disposer d'une usine de production d'hydrogène, pour un usage local ou pour l'exportation, est l'option qui offre la meilleure utilisation des sols pour un port. »
Hautekiet abonde dans ce sens, ajoutant que les gouvernements fédéraux envisagent déjà de confier aux ports un rôle dans la distribution de l'énergie. Sans oublier le rôle qu'ils peuvent jouer dans le recyclage, précise-t-il. « Les éoliennes par exemple sont si grandes qu'elles ne peuvent raisonnablement être recyclées que dans un port, et la dernière génération d'éoliennes off-shore est encore plus grande. Seuls quelques ports peuvent par conséquent accueillir les navires d'installation. »
La diversification par l'intégration portuaire
Toutes ces activités s'appuient sur une évolution économique due à la mondialisation et cette tendance a fait de la fusion des ports un élément essentiel de la transition mondiale vers une intégration horizontale et verticale. « Mais ce n'est pas seulement une question de taille, même si c'est important, déclare Schalck. Pour Gand, c'était aussi une question de diversification. Nous étions trop dépendants d'un seul client, qui représentait 25 % de notre activité. Aujourd'hui, à la suite de notre fusion avec les ports maritimes zélandais, notre plus gros client ne représente plus que 8 % de nos activités. »
« La fusion était difficile au niveau politique, car elle se faisait entre deux pays, la Belgique et les Pays-Bas, mais le soutien de l'UE l'a rendue possible. Les avantages parlent d'eux-mêmes : une croissance de 25 % en quatre ans, un résultat qui dépasse nos prévisions. »
Ce n'est pas qu'une question de consolidation, d'après Hautekiet. « C'est vrai, la taille est importante, mais la fusion des ports d'Anvers et de Bruges nous a rendus plus forts et meilleurs. Nous sommes désormais bien positionnés pour saisir les opportunités de croissance et répondre aux besoins changeants du monde dans le domaine logistique et énergétique. »
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