« Depuis Zeebruges, l'hydrogène peut être transporté par pipeline jusqu'aux utilisateurs finaux. »
Port of Antwerp-Bruges affirme pouvoir devenir le hub de l'énergie verte en Europe.
DIDIER VAN OSSELAER : « À terme, le port doit abandonner complètement toute source d'énergie fossile. C'est le seul moyen de créer une société neutre sur le plan climatique. Bien sûr, nous pouvons produire de l'énergie verte en partie en Europe, mais dans une région très énergivore comme la nôtre, l'offre locale d'énergie éolienne et solaire ne suffira pas pour effectuer la transition à temps. Il nous faudra donc nous procurer cette énergie verte en dehors de l'Europe, et un vecteur énergétique tel que l'hydrogène entre incontestablement en ligne de compte. Le port présente en outre de solides atouts pour l'importation de grands volumes d'hydrogène. À Zeebruges, grâce à son ouverture directe sur la mer, nous pouvons recevoir de très gros volumes d'hydrogène et les acheminer ensuite vers les utilisateurs dans nos pays voisins. Anvers dispose également de différents terminaux pour recevoir de l'hydrogène et accueille des grandes entreprises industrielles qui recourent à l'hydrogène comme source d'énergie. »
Tout l'hydrogène n'est pas vert et donc durable. Quelle est la différence, et à quel point l'hydrogène que vous voulez importer sera-t-il vert ?
DIDIER VAN OSSELAER : « Il existe différents types d'hydrogène. L'hydrogène gris est produit à partir de combustibles fossiles. Sa production libère des gaz à effet de serre, ce qui n'est pas vraiment durable. Dans le cas de l'hydrogène bleu, le CO2 est capté et stocké. Toutefois, ici non plus, on ne peut pas parler de neutralité climatique totale, car l'hydrogène bleu est principalement utilisé pour la production de sources d'énergie fossiles. Notre ambition porte sur l'hydrogène vert, qui est produit entièrement à partir de sources d'énergie renouvelables. À Anvers, plusieurs terminaux peuvent recevoir immédiatement des vecteurs hydrogène liquides comme l'ammoniac et le méthanol. À Zeebruges, l'accès direct à la mer permet d'accueillir de grands volumes de transporteurs d'hydrogène à la fois sous forme de gaz et de liquide. En scindant ces vecteurs liquides en hydrogène et en oxygène, l'hydrogène vert peut être transporté par pipeline jusqu'aux utilisateurs finaux dans un très vaste arrière-pays. Ces grands volumes d'énergie verte seraient alors le point de départ d'une économie durable de l'hydrogène en dehors de notre port. »